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Le mystère des pastèques disparues

Shiryu Hyuga
Shiryu Hyuga
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Mer 15 Juil 2015 - 15:16
Shiryu Hyuga
Le jeune marmiton se retournait les doigts d'un geste compulsif et angoissé. Les yeux résolument baissés vers le sol, il se refusait à affronter le regard des autres membres de l'équipe, car il ne savait que trop bien ce qu'ils allaient lui dire.

- Tu es responsable du potager, Mamoru", nota gravement le serveur le plus âgé de l'équipe." Je sais bien que tu crains ses réactions, mais si tu te retrouves dans cette situation, c'est parce que tu as trop attendu. Quitte à se faire engueuler, tu aurais dû le faire à la première disparition. Va falloir lui annoncer maintenant."

Le marmiton sursauta et se liquéfia sur place. " Mais, je...", protesta-t-il faiblement, avant de se résoudre. Il était en faute, et n'y échapperait pas. Il quitta la cuisine du restaurant du Complexe, les épaules basses, marchant d'un pas lent, afin de repousser l'échéance au maximum.

***


Shiryu revenait du commissariat et était d'une humeur partagée entre le contentement et l'agacement. Il était resté pendant plus d'une heure là-bas pour porter plainte contre les marins malhonnêtes qui avaient essayé de lui extorquer de l'argent et qui l'avaient agressé. Furieux après lui-même pour s'être montré aussi naïf, et furieux contre les arnaqueurs, il s'était lâché abondamment à leur sujet et subit les recommandations du policier qui l'avait reçu et enregistré sa déposition. Se faire sermonner fut un désagréable moment, si légitime soit-il. D'autant plus qu'il avait été obligé d'abandonner sa cuisine à la fin de son service du petit déjeuner, pour pouvoir respecter son emploi du temps du midi. Il n'avait pas pu faire le tour de la salle pour vérifier si tout allait bien, tel que le voulait la tradition. Les habitués trouveraient cette absence étonnante. Il se consolait en se persuadant que ce serait exceptionnel.

Il rentra à pied au Complexe pour profiter de ce déplacement pour une balade agréable. Après ce qu'il s'était passé, il n'acceptait pas pour autant de se couper du monde et de ne pas fréquenter l'extérieur. Il avait été suffisamment couvé. Pas de taxi, pas de voiture. Le bus ou les pieds étaient les seuls transports dont il usait quand un véhicule individuel était nécessaire. Il était de moins en moins abordé par des fans ou des curieux, et ce retour progressif à l'anonymat lui plaisait considérablement.

Il distinguerait bientôt le portail de la résidence de vacances, gardée par le service de sécurité, toujours attentif aux allées et venues. Un dernier virage et il serait sur le boulevard principal qui y menait touristes motorisés ou pédestres. Dépassant l'arête d'un bâtiment, il se cogna alors contre un dos, caché par un angle mort. Ce dos appartenait à un grand blond, vêtu avec goût. Shiryu trouva que ce n'était pas un endroit pour s'arrêter, en plein milieu d'un trottoir, et qu'il pouvait se mettre contre un mur. Mais la perspective qu'il s'agisse d'un client potentiel l'interrompit son élan, et tandis que l'homme pivota vers lui, il lui présenta un sourire cordial.

- Veuillez m'excuser, Monsieur. Vous étiez dissimulé et je ne vous avais pas vu.

Un petit tacle au passage pour lui signifier que Môssieur n'était pas vraiment bien situé sur la voie publique.
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Sam 25 Juil 2015 - 10:55
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On dirait que j'ai attéri dans un autre monde... Depuis que j'ai posé le pied à terre sur cette île, j'ai l'impression que tout est différent. Ici, tout est lumineux et vivant. Les gens ont le sourire, ils parlent à voix haute – un peu trop à mon goût – et ils n'hésitent pas à vous aborder pour tout et n'importe quoi. On m'a déjà demandé trois fois si je n'avais pas une cigarette à dépanner et si je n'étais pas intéressé par une petite sauterie nocturne dans une boîte de nuit... Drôle de pays, le Japon ! Je me demande comment je vais réussir à retrouver cet Hideki Otani parmi ces milliers d'insectes aux yeux bridés qui fourmillent de partout. Il va me falloir ne pas trop me reposer sur mes lauriers, malgré le cadre idyllique dans lequel se situe le Complexe Hinata. On ne m'a pas payé une superbe suite pour que j'en profite... (Cherchez l'erreur !) J'aimerais que mes fils soient ici, avec moi. Pouvoir profiter de longues vacances paradisiaques en leur compagnie... Leur faire découvrir tout ce que mon travail m'a empêché de leur montrer. Qu'en j'y pense... J'ai vraiment été un père à chier. Mais je vais me rattraper ! C'est pour débuter une nouvelle vie que j'ai accepté d'aider ce gros poisson et que je me suis envolé sur l'île Hishima. (Extraits du carnet de route de Thomas)

À peine sorti de l'aéroport, Thomas Leblond, détective de profession, grimpa dans un taxi afin de se rendre directement au centre touristique où l'attendait le somptueux logement réservé par son employeur. Le voyage l'avait épuisé. Depuis son petit chez lui, en province, il avait prit le train jusqu'à Paris, puis l'avion jusqu'à Tokyo, et enfin un dernier vol qui l'avait emmené là où il se trouvait actuellement. Il n'avait emporté avec lui qu'un sac à dos et une valise. Il n'avait pas besoin de plus pour son séjour, ni même pour vivre. Il n'avait pas pour habitude de se noyer dans le luxe, avec le peu de revenus qu'il avait – du moins, avant de recevoir une avance de vingt mille dollars sur son salaire... Durant le trajet, l'homme à la barbe blonde regarda par la fenêtre du véhicule, sans cacher sa curiosité. Déjà, il commençait à analyser le lieu dans lequel il s'était retrouvé. Beaucoup de touristes, beaucoup de commerces, beaucoup de superficialité, semblait-il... Néanmoins, il ne fallait pas s'arrêter à cette première image. Il y avait également de la diversité, de la multitude, du mystère. À croire que cet endroit cachait, au fond de lui, tout ce qui intéressait Thomas et l'avait détourné de son mariage, de sa famille. Finalement, le périple promettait d'être riche en rebondissements.

À l'approche du complexe, l'enquêteur demanda au chauffeur de le déposer un peu avant l'entrée de sa destination. Ses jambes le démangeaient. Il avait besoin de marcher, de se dégourdir les pattes après avoir passé ces deux derniers jours à voyager, assis dans un transport. Il régla la note et, portant avec lui ses bagages, il commença à avancer en direction du centre vacancier. Ah, quel bonheur de retrouver sa liberté chérie ! L'air frais de l'extérieur faisait un bien fou à respirer, en dépit de la forte chaleur estivale qui régnait dehors. Thomas avait eu raison de ne pas trop s'emmitoufler. Il faisait un temps de chien, en France, lorsqu'il était parti. Mais il s'était limité au pantalon en toile, à la chemise vert foncé et à une petite veste brune élégante. Il lui faudrait réadapter sa garde-robe, une fois qu'il serait installé où il risquait de se dessécher sur place. De toute manière, tout le monde ici, semblait vivre en short et en maillot de bain. La faute à l'été, sans nul doute. Depuis combien de temps ne s'était-il pas fait dorer la pilule sur la plage ? Ça devait remonter aux dernières vacances à Cassis, sur la Côte d'Azur, avec sa famille. Max avait alors neuf ans, Gabriel cinq...

Atteignant un coin de rue, Thomas marqua une petite pause afin de consulter la brochure du complexe, imprimée sur internet avant son départ. Il voulait se renseigner un peu sur sa destination avant de l'atteindre. Il n'eut toutefois pas le temps de lire grand chose car il fut heurté, quelques secondes plus tard, par une personne qui n'avait pas l'air de regarder devant elle. Surpris, le détective se retourna en réajustant ses lunettes. "Tout va bien ?" demanda-t-il, sa masse musculaire ayant contenu le choc pour lui. "Bah, disons que je suis juste quelqu'un d'assez discret" Mince, à peine arrivé il attirait déjà l'attention ! Sa couverture de touriste était précieuse. Personne ne devait savoir qu'il enquêtait sur Hideki Otani. "Et que vous devriez lever les yeux quand vous marchez", ajouta-t-il en souriant, avec humour. Thomas reprit, plus sérieusement :"Désolé, je suis nouveau ici, j'avoue que je suis un peu perdu, pour le moment." Le détective prit le temps de dévisager celui qui lui était rentré dedans. Plutôt joli garçon. Il avait l'air sûr de lui bien que légèrement préoccupé. Par quoi ? Telle était la question. Un mystère que notre homme se ferait un plaisir de percer.

"Alors... à qui ai-je l'honneur ?" reprit-il, désormais intrigué par le personnage. "Je suis Thomas Leblond, touriste en vacances." Histoire d'insister sur le fait qu'il n'était pas détective – et de se présenter, par la même occasion. "Je me rends pour la première fois au Complexe Hinata. Je me suis perdu dans la lecture de leur brochure et j'avoue que je n'ai pas fait gaffe au fait de m'être arrêté au milieu du trottoir." Un peu pittoresques, les excuses, mais le détective avait aussi sa fierté. Le tout était de donner l'impression d'être ouvert et sociable. Un rôle plutôt facile à interpréter pour le barbu qui se trouvait être ouvert et sociable de nature. La nature humaine était tellement fascinante !

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Shiryu Hyuga
Shiryu Hyuga
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Dim 23 Aoû 2015 - 13:24
Shiryu Hyuga
L'homme qu'il avait bousculé était grand, blond, portant élégamment la barbe, qu'il taillait probablement avec application tous les matins. S'accordant avec son style raffiné, ses vêtements le mettaient en valeur et témoignaient d'une existence aisée. L’inconnu était plus grand que lui, le visage marqué légèrement par l’âge ; Shiryu lui donnait la quarantaine, approximativement. Ses traits étaient manifestement occidentaux, son parlé le justifiait d'autant plus, bien qu'il maîtrisait parfaitement la langue du soleil levant. Il affichait un air à la fois sérieux et amusé. Le rouquin l'imaginait bien élevé, et ne faisait preuve d'aucun mépris malgré ce que son port noble pourrait augurer.

L'inconnu se tourna vers Shiryu et avec courtoisie, s'enquit de l'état du jeune homme (ce qu'il apprécia) avant de lui retourner la faute (ce qu'il apprécia moins). Son sourire parvint néanmoins à endiguer l'agacement qui pointait en Shiryu, qui s'en félicita en apprenant qu'il avait affaire à un futur client. Mieux valait que les touristes ne connaissent pas son volcanique caractère : le patron n'apprécierait pas cette mauvaise publicité. Ainsi, pour éviter toute explosion à venir, il préféra ignorer la remarque et se concentrer sur le problème de cet homme distingué qui se tenait devant lui.

Le complexe Hinata était un centre de tourisme réputé sur l’île, indiqué régulièrement, desservi par de nombreux transports en commun. Peut-être n’était-il pas signalé aux piétons pour qu'autant de personnes se retrouvent perdues ? Pourtant, des panneaux existaient, du moins lui semblait-il. Cela n’empêchait pas de nombreux visiteurs sortir la terrible phrase qui remettait en cause les réflexions des chargés de communication de l’établissement : « Je suis un peu perdu… ». Le rouquin afficha un gracieux sourire – merci à sa carrière de star qui lui avait appris à être aimable en toute circonstance – et se préparait à répondre à l’ensemble des interrogations du barbu, tout en prenant soin d’éviter les sujets fâcheux. Cependant, avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche, le voyageur démarra une nouvelle phrase teintée de politesse poussée, digne des gentlemen les plus aguerris.

Le rouquin hésitait entre une origine britannique ou française. Du moins, s’il s’en tenait aux clichés de ces deux nations sur la politesse. L’identité aurait pu éclairer sa lanterne, Leblond avait une sonorité très hexagonale, mais les liens étroits, bien que souvent conflictuels, entre les deux pays, avaient transmis de génération en génération des noms de famille communs. Quant au prénom, Thomas, il restait usité de part et d’autres de la Manche. Il laissa de côté sa prospection pour enfin satisfaire toute curiosité.

- Je m’appelle Hyuga Shiryu. Je travaille au Complexe, donc je saurais aisément vous y mener. Vous ne vous trouvez pas très loin, vous savez.

Il étouffa très vite un sarcasme dans l’œuf ; entre les panneaux et la brochure, il avait trouvé le moyen de se perdre ? Le rouquin manqua de lui signaler ses étourderies avant d’effectuer une piqûre de rappel (respect clientèle, mauvaise pub, et tutti quanti).

- Si vous vous y rendez dès maintenant, en ce cas, suivez-moi. J’y retournais justement. Ou puis-je vous appeler un groom ou un taxi pour porter vos bagages ?

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Lun 24 Aoû 2015 - 2:39
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C'était une veine ! Thomas avait eu la chance de tomber sur le type qui travaillait justement au complexe. Grâce à ses indications et son aide, l'homme saurait aisément trouver la suite qu'on lui avait réservé dans le centre touristique. Il ne fallait pas qu'il le lâche, du moins pas dans l'immédiat, au risque de se perdre à nouveau. Étrangement, son visage ne lui était pas inconnu. Mais il n'arrivait pas à le remettre, même lorsqu'il lui donna son nom. Ce n'était pas un ancien client, ni une ancienne cible. Il ne se souvenait pas non plus avoir déjà rencontré un japonais. Avait-il vu son visage dans l'un des dépliants sur Hinata ? Mmmh... Affaire à suivre ! Le jeune homme se montra fort courtois, en dépit du fait d'être entré en collision avec le vacancier. Il était probable qu'il soit aussi poli parce qu'il venait de faire connaissance avec un nouveau client et qu'il faisait partie du personnel du complexe. Cela importait peu à Thomas qui n'allait pas se gêner pour saisir l'opportunité, au risque de se montrer lourd. Toutefois, loin d'être ingrat, il revaudrait son aide à ce Shiryu. Un vieux loup comme lui n'oubliait ni les coups de mains, ni les coups de pieds. "Ah, c'est une chance ! Je cherche à me rendre à la réception du centre touristique, afin de récupérer la clé de ma suite. Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais vous emboîter le pas."

Bien sûr que ça le dérangeait ! Il avait sans nul doute bien mieux à faire que s'occuper d'un touriste perdu. Cependant, Thomais était décidé à ne pas passer trois plombes dans les rues à tourner pour trouver son gîte. Shiryu était la meilleure opportunité qui s'offrait à lui. Quoiqu'il en soit, l'échange restait avenant, ni l'un ni l'autre n'étant décidé à se livrer vraiment à l'autre, préférant rester dans le superficiel. "Pour mes bagages, ce ne sera pas nécessaire. Je vais me charger moi-même de les porter. Mais, merci !" Le détective n'aimait pas que l'on touche à ce qui lui appartenait. Tout homme avait des choses à cacher... Et pas forcément jolies. Il rajusta ses lunettes sur son nez et ajouta en souriant : "En tout cas, je n'aurai pas à me plaindre du service !" Sans peine, le voyageur hissa ses affaires sur son dos et se lança à la suite son guide, prêt à reprendre la route. Les quelques mètres qui les séparait de l'entrée du complexe allait leur permettre de faire plus ample connaissance.

Thomas cala le rythme de ses pas sur celui de Shiryu. Mais, il garda une petite distance entre eux, marchant juste derrière lui. Le meilleur moyen de ne pas le perdre. Il avait hâte d'être enfin arrivé à destination. Une bonne sieste l'attendait dans le lit de sa suite ! Malgré l'excitation qu'il ressentait, du fait d'être arrivé dans un lieu inconnu, recelant de mystères, il était fourbu. Il avait lu sur les brochures qu'il y avait un salon de massage. Ce serait un bon moyen de débuter son séjour. Le détective n'hésita pas à observer autour de lui, durant leur progression. Il était épaté par toutes ces couleurs qu'il voyait, les délicieux parfums qu'il humait, les jolis culs rebondis qui se balançaient sous ses yeux... Les prochains jours promettaient d'être inoubliables. Son regard revint sur Shiryu, afin d'engager la conversation. "Vous avez dit que vous travaillez au complexe. Quelle profession exercez-vous ?" Thomas afficha un air rêveur. "J'imagine que ce ne doit pas être facile tous les jours pour vous. L'on dit qu'Hinata est une vraie fourmilière." Personnellement, ça ne le gênait pas. Il saurait se fondre dans la masse et enquêter discrètement sur Hideki Otani. Mais pour un employé, le surplus de clients ne devait pas être aisé à gérer au quotidien. Enfin, l'on imaginait également qu'il devait y avoir certains avantages à bosser pour une grande enseigne. Le détective en savait long sur la question, lui qui avait été payé une fortune par une grosse pointure, pour retrouver un (ou une) inconnu(e), et s'était vu offrir une charmante suite dans le plus grand centre touristique du Japon.

"Dites-moi, j'ai entendu raconter que certains clients faisaient partie du showbiz, c'est vrai ?" Allait-il être voisin de célébrités ? Ce serait une sacrée opportunité pour lui, un bon moyen de se faire un nom dans le milieu. Un détective était toujours utile au sein d'un univers où le stupre et la luxure imposaient leurs lois. Thomas serait ravi de mettre ses capacités au service de ces bourges infidèles, incapables de résister à la tentation, afin d'empocher un bon pactole.
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Shiryu Hyuga
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Dim 30 Aoû 2015 - 16:44
Shiryu Hyuga
Que voilà un fort bon point pour le cuisinier et l'entreprise dont il était le représentant. Le client se satisfaisait de cette aide opportune. Avec un peu de chance, il le rapporterait à la réceptionniste. Inconsciemment, Thomas suggérait une idée précieuse à méditer, à savoir positionner un guide pour les touristes à l'extérieur du complexe, à même de les orienter, ou même de les accompagner sur place. Pour coupler visibilité et mobilité, celui-ci évoluerait sur un gyropode dans les lieux de passage et d'arrivée. Fier de sa trouvaille, il en oublia son aigreur et perdit tout ressentiment envers la bousculade de tantôt.

Quelques minutes suffirent aux deux hommes pour atteindre les grilles de l'entrée. Ils marchaient d'un pas rapide, dû à leur taille respective. Une fois parvenu au portail, Shiryu salua ses collègues de la sécurité d'un geste de la main, avant de pénétrer dans l'enceinte du premier employeur de l'île. Shiryu n'était arrivé que depuis quelques mois, mais il admirait toujours autant l'entrée du parc, les dalles parfaitement taillées, le gazon d'un beau vert dont les herbes fraîchement coupées humaient aussi bon que des massifs floraux, dodus et fournis en pétale. Un discret regard en biais lui confirma que monsieur Leblond prenait le même plaisir, quoiqu'il ne s’attardait pas uniquement sur les beautés végétales : les belles plantes retenaient aussi son attention. Lorsqu'elles en prenaient conscience, elles riaient silencieusement, rougissantes et flattées.

L'âge ne dessert pas le sex-appeal, à l'image d'un Tom Cruise ou d'un George Clooney. Le blond barbu qui l'accompagnait s'entretenait et portait une tenue étudiée. Son attitude détendue et son sourire charmeur envoûtaient les jeunes filles. Mais pas seulement.
Shiryu interrompit prestement ses pensées, dès qu'il constata qu'il s'imaginait être entre les mains d'un homme mûr et expérimenté. Heureusement qu'il précédait son client, qui ne pouvait s'apercevoir de son trouble momentané. depuis son échec avec son premier amour, le caméraman de Food Folies, et l'agréable instant de chaleur avec la chauve-souris masquée, l'appétit frustré du rouquin déparait trop souvent dans de fertiles fantasmes...

La voix de Thomas arriva à brûle-pourpoint pour le ramener sur terre. Le jeune homme s'arrêta, attendit qu'il le rattrape pour coordonner ses pas aux siens. Il n'était pas aisé de converser sans la proximité de l'interlocuteur. Le japonais se chargea de rassasier sa curiosité.

- Je suis l'un des cuisiniers du restaurant du Complexe. Je m'occupe de tous les repas, depuis le petit déjeuner jusqu'au souper. Effectivement, vu le nombre de clients, cela représente du travail. Mais je ne me plains pas, car j'adore mon métier, et  j'aime voir que les gens apprécient le contenu de leur assiette au point de ne laisser aucune miette.

Il esquissa un sourire à l'idée de la réalité de sa profession. Oui, être cuisinier était passionnant et gratifiant ; Shiryu pouvait créer, tel un artiste ; expérimenter, tel un scientifique. Cependant, les cuisines restaient stressantes, puisqu'il fallait satisfaire un client en qualité et en rapidité. Un défi de tous les jours, épuisant.

La question à venir provoqua un électro-choc. Pris d'un tic nerveux, le rouquin se mordit la lèvre. Thomas l'avait-il percé à jour ? Que les japonais le reconnaissent était un fait ; néanmoins il espérait être tranquille avec un gai-jin. Le garçon paria sur le fruit du hasard et répondit d'un ton qu'il voulut détaché, mais trahissant une tension perceptible.

- Ce n'est pas rare de croiser des chanteurs, des acteurs et des actrices en vacances. Ou d'autres professions... Ils viennent ici pour la tranquillité et la sécurité des lieux. Pendant quelques jours, dans ces murs, ils profitent d'une vie normale, loin du strass et d'un planning chargé.

Et une petite pique dans les dents ! Ou comment faire comprendre : ne va pas les embêter, fiche leur la paix ! Ce à quoi lui aspirait, sinon il ne serait pas venu ici, en laissant tout dernière lui.

Les derniers mètres jusqu'à la porte d'entrée furent franchis lors des dernières explications du cordon bleu.

- Vous avez la réception un peu plus loin, auprès de la réceptionniste. Elle vous donnera les clés de votre logement, des informations complémentaires. Je dois vous laisser ici, au plaisir de vous revoir.

Il le salua poliment, d'une manière typiquement japonaise. Il s'éloignait rejoindre son poste, pour mettre au point le plat du jour, quand une personne qu'il connaissait bien s'approchait de lui. Mamoru, l'un des marmitons, s'avançait vers lui depuis le chemin qui menait des poubelles des cuisines à l'allée principale. Penaud, la tête baissée, les joues écarlates, il s'approchait de lui d'une lenteur si manifeste qu'il semblait reculer. Shiryu fronça les sourcils. Il s'était passé quelque chose en cuisine. Contrarié, il s'excusa auprès de Thomas et s'écarta suffisamment loin de lui, avec l'apprenti, pour ne pas être entendus.
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Dim 6 Sep 2015 - 12:25
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Le détective obtint facilement les réponses aux questions qu'il posa, Shiryu se révélant très ouvert à la discussion. Il apprit donc que ce dernier était cuisinier au complexe et qu'il s'occupait des repas de toute la clientèle, du matin au soir. Ce devait être astreignant ! Thomas n'aurait pu supporter un tel rythme de vie, surtout enfermé dans une cuisine. Lui avait besoin de sa dose d'air frais quotidienne. Mais cela ne l'empêchait pas d'éprouver du respect pour ceux qui avaient offert leur vie à la restauration. D'un certain point de vue, il n'était pas si différent. Lui aussi vivait pour son travail. Son ex-femme le lui avait si souvent reproché qu'il avait fini par s'approprier cette idée, et passer encore plus de temps au boulot. Cette fois-ci, il ne se ferait pas avoir. Une dernière enquête, un dernier nom, et il rentrerait auprès de ses garçons pour leur offrir tout ce qu'ils n'avaient jamais eu. Le Français en oubliait parfois que l'amour ne s'achetait pas et que ses enfants auraient sans nul doute préféré qu'il soit présent à leurs côtés plutôt qu'il les couvre de cadeaux. Là étaient les limites du subtil intellect du détective. Lui qui parvenait à démêler les affaires les plus coriaces étaient incapable de s'occuper de sa famille correctement. "Cuisinier au complexe ? Je vous tire mon chapeau ; ça ne doit pas être de tout repos de faire à manger pour tant de monde ! Vous ne devez pas vous ennuyer, d'autant plus si votre métier vous plaît autant que vous le dîtes... Donc, si, à l'avenir, je déjeune au restaurant du complexe, je saurais qui féliciter pour le repas."

Curieusement, Shiryu sembla nerveux lorsque Thomas le questionna sur les célébrités du centre touristique. Pourquoi ce brusque changement d'attitude ? Le cuisinier n'était tout de même pas... Après un court instant de réflexion, le détective en vint à la conclusion qu'il avait touché dans le mille. Il devait y avoir un paquet de grosse pointures au complexe, plus que ce que son guide improvisé en disait. Néanmoins, il n'identifia pas pour autant le rouquin comme une star et se contenta de répondre, d'une voix compréhensive : "Certes, je me doute bien que chacun cherche la tranquillité, loin des médias, en venant prendre des vacances ici. Moi-même je n'aimerais pas être dérangé pendant mes congés. On a déjà bien assez de problèmes comme ça tout le reste de l'année !" Les deux hommes approchaient à présent de l'entrée du complexe. Ils avaient fait vite. Thomas n'avait pas vu le temps passer. Autour de lui, un vaste parc verdoyant et de nombreux bâtiments, modernes et luxueux. Prodigieux ! Max et Gabriel auraient été ravis de passer quelques semaines ici...

Ce séjour promettait d'être instructif mais également reposant. Il suffisait de regarder aux alentours pour se sentir apaisé. Les gens avaient le sourire. On entendait au loin les rires cristallins des enfants et les chants mélodieux des oiseaux. Et ce soleil, chaud et lumineux ! Thomas avait envie de tout balancer et de plonger dans l'herbe grasse pour s'y étendre et piquer un somme. Il lui fallait encore un peu de patience. D'ici quelques minutes, il serait officiellement client du complexe et pourrait tester à souhait la pelouse émeraude. Shiryu accompagna le touriste jusque devant le bâtiment principal. Il lui indiqua cordialement quel chemin emprunter pour trouver la réception avant d'annoncer qu'il lui fallait prendre congé. "Bien sûr, merci de m'avoir accordé un peu de votre temps. Je n'hésiterai pas à venir goûter à vos recettes lorsque je me serai installé." À peine les salutations échangées, les deux hommes furent interrompus par l'arrivée d'un troisième, dont le regard honteux indiquait qu'il devait y avoir un problème. Le rouquin dut couper court à la discussion pour s'enquérir de la chose. Thomas regarda le jeune homme s'éloigner, trouvant le derrière aussi charmant que le devant. Il l'inviterait à prendre un verre, un de ces jours, en guise de remerciement. Il lui plairait de faire plus ample connaissance avec ce cuistot.

Le départ de Shiryu ne fit pas bouger le voyageur pour autant. Ses yeux restèrent rivés sur le cuisinier et l'autre garçon. Leur échange semblait houleux, vu de loin. Thomas n'entendait pas la conversation, mais il lui suffisait de les regarder pour comprendre que l'affaire était grave. C'était intriguant... Le détective rajusta ses lunettes sur son nez et réfléchit un instant. Certes, il n'était pas concerné par l'affaire, cependant, il voulait en connaître le fin mot et surtout rendre la monnaie de sa pièce au jeune homme pour l'aide qu'il lui avait fournie. S'emparant de ses bagages et d'une bonne dose de culot, le touriste rejoignit Shiryu et le garçon. "Excusez-moi de vous importuner encore, monsieur Hyuga, vous avez dit que la réception était par où, déjà ?" À vrai dire, Thomas connaissait déjà la réponse à la question. Il s'agissait uniquement d'un moyen détourné pour réenclencher la discussion. "Dites, je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas mais... est-ce que tout va bien ? Vous avez l'air d'avoir des soucis..." Le détective promena son regard du rouquin au garçon. Ce dernier semblait assez secoué. Il lui jetait des regards presque suppliants, comme s'il le priait de le sortir de ce mauvais pas. "Vous savez, monsieur Hyuga, on m'a toujours dit que j'étais un fin stratège assorti d'un esprit propre à démêler les intrigues les plus noueuses. Je pourrais éventuellement vous aider."
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Shiryu Hyuga
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Mar 8 Sep 2015 - 23:30
Shiryu Hyuga
Prenant congés du touriste aux cheveux blonds, Shiryu prit à part le marmiton. Celui-ci n’était pas rassuré à l’idée de parler. On ne pouvait lui reprocher, il connaissait les coups de gueule du rouquin derrière les fourneaux. Et ce dernier comprenait dans cette attitude craintive que Mamoru venait lui annoncer une nouvelle peu plaisante.
Le cuisinier parla d’abord avec douceur, afin de se mettre dans de bonnes dispositions. Il anticipait un agacement futur, souvent explosif, qui ferait tache à l’entrée du complexe, d’où entraient et sortaient des clients en permanence, dont certains le reconnaîtraient pour être des fidèles du restaurant. Surpris par la bonne composition apparente de son collègue, le timide garçon – guère plus âgé que lui, d’ailleurs - expliqua le problème.

- En fait… Je … j’ai  constaté la disparition de pastèques dans le potager.

Le coq fronça les sourcils. Ses présomptions étaient justes.

-  Et comment ont-elles disparu ?

- Je n’en sais rien.

Si Mamoru pouvait voir à travers la matière, il admirerait le noyau de la Terre. Ses yeux ne quittaient plus le sol, il était aussi rouge que la chair des pastèques en question, et resserraient ses paupières en prévision d’un cri dont Shiryu était malheureusement coutumier.

- Il va falloir très vite régler ce problème. Car je risque d’en manquer pour la soirée VIP, pour la préparation des salades de fruits frais.

Soucieux, il tapotait ses lèvres avec son index droit, les yeux levés vers le ciel, afin de favoriser sa concentration.

-  Au pire, il va falloir contacter notre fournisseur, mais je trouve très embêtant de ne pas profiter de notre potager, dont nous sommes sûrs de la provenance et de la qualité. Combien en reste-t-il ?

Les pieds du marmiton étaient définitivement dignes d’intérêt. Ce fut en admirant ses lacets qu’il prononça le funeste chiffre.

- Aucune.

Shiryu ne put se retenir outre mesure et lâcha un « Quoi » sonore. Il serra ses poings pour contenir les propos enflammés qu’il réservait à l’inattentif responsable du potager, quoique le jardinier lui-aussi était concerné. Il aurait un mot à lui dire, dès que possible. Car malheureusement, il avait à présent beaucoup de travail pour passer des commandes urgentes. De plus, l’automne arrivait bientôt, le climat serait moins propice à la croissance des plus vertes, si toutefois celles-ci demeuraient encore. Pourvu que son fournisseur habituel en conservait quelques unes, car comment parviendrait-il à maintenir son menu où il était prévu de déguster les derniers fruits de l’été, déclinés en divers plats ?
L'inquiétude le calma une seconde, trop courte pour Mamoru. Ce dernier remerciait d’une prière silencieuse la présence de l’homme aux cheveux blonds, seul rempart contre l’éruption volcanique menaçante. Shiryu croisa les bras ; fermait les yeux en grinçant des dents. Il retrouva enfin la parole, d’une voix basse, presque inaudible.

-  Quand est-ce que cela s’est passé ?

L’employé de cuisine torturait ses doigts à nouveau, son aveu aurait de graves conséquences. Mais ses collègues lui avaient conseillé de tout dire, car si l’ancienne star apprenait la vérité a posteriori, la réponse du dragon violet n’en serait que plus violente.

- Il y a trois jours, il y en avait encore deux… et ce matin…

Shiryu ouvrit la bouche pour l’interrompre, ne parvenant plus en endiguer ses sentiment, mais une tierce personne s’en chargea à sa place.
Le touriste de tantôt, Thomas Leblond, revenait à la charge. Le rouquin n’avait-il pas été assez clair ? La réception se trouvait face à lui ! Il faillit commettre une faute professionnelle en assenant une remarque acerbe, mais une nouvelle fois l’homme le coupa dans son élan.
« Si tu sais que tu te mêles des affaires d’autrui, alors pourquoi tu le fais ? », tempêta intérieurement le jeune homme. « Mais bien sûr que tout va bien, on nous a juste volé des ingrédients pour une splendide fête quelques jours avant sa date, je vais être obligé de passer des commandes avec le risque d’essuyer un refus, devoir revoir le menu en conséquence, en plus du travail habituelle. Sans parler de la perte financière sur ce coup, je vais devoir puiser dans le budget consacré à d’autres possibilités de modernisation des cuisines. Je ne peux même pas prélever ça sur le salaire de notre étourdi ici présent car je n’en ai pas le pouvoir. Mais si cet incident venait aux oreilles de Kazeyama-sama et Hinata-sama, les responsables de la sécurité et des cuisines font recevoir un blâme, donc par voie de conséquence, moi-même pour le côté cuisine. A part ça, tout roule."

Il écouta néanmoins sans se départir, en dépit de la politesse, de son regard noir, adressé à Mamoru mais fixant Monsieur Leblond qui se présentait sous un autre angle que le client lambda. Volontiers peu explicite, l’homme à la barbe d’or proposait son aide.
Que voulait-il dire par cette énigmatique allégation ? Était-il une sorte de policier ? Cette idée convainquit aisément le chef : certes, faire travailler un professionnel en lui demandant le silence, afin de protéger les employés concernés, risquait de coûter cher. Mais dans les cas de crise, Shiryu avait pour habitude de foncer d’abord et de réfléchir ensuite, et cette méthode lui avait jusqu’à maintenant plutôt réussi.

- Peut-être serait-il plus confortable pour vous de vous mettre à l’aise. Nous pourrions nous retrouver dans une heure, ici même. Mamoru, sois au potager dans une heure aussi.

Content de s’en être sorti à si bon compte – pour l’instant – le marmiton ne se fit pas prier et tourna les talons prestement.

- Je vous accompagne jusqu’à la réception.

Il quitta les extérieurs, dépassa les portes automatiques et mena Thomas à la plantureuse Akemi Naïto.
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Mer 23 Sep 2015 - 19:04
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Au vu du regard penaud du jeune marmiton, Thomas était intervenu au bon moment. Autrement dit, avant que ce dernier ne se prenne une rouste bien méritée par le séduisant rouquin. Le détective se doutait parfaitement qu'il tombait mal, une fois encore, mais il s'amusait des efforts fournis par Shiryu pour ne pas exploser et lui cracher son venin au visage. Il avait l'impression de voir son propre reflet dans les yeux furibonds du jeune homme. À son âge, il était exactement comme lui. Colérique, impulsif, tempétueux à souhaits. Puis, les années passant, il avait appris à contrôler cette rage qui circulait sans relâche dans ses veines, tel un parasite assoiffé de bonnes émotions pour les transformer en fureur. Enfin, plus ou moins. L'on ne pouvait pas affirmer qu'il ne se mettait plus en colère. Ç'aurait été mentir. L'on pouvait toutefois énoncer sans se fourvoyer qu'il avait acquis un brin de sagesse en vieillissant et que son tempérament destructeur s'était apaisé. Néanmoins, à l'inverse de sa propre personne – en version rajeunie –, le cuistot semblait beaucoup plus à même de canaliser son animosité. Il avait l'air de tenir à ses intérêts. Comme s'il avait cru le touriste capable d'aller le dénoncer aux autorités supérieures pour conduite grossière envers la clientèle. Thomas avait bien d'autres préoccupations en tête que de jouer les balances. Prendre du bon temps, batifoler, et, accessoirement, retrouver Hideki Otani.

Shiryu dut faire un gros effort sur lui-même car, en dépit de son irritation, il accepta l'aide que le vacancier lui soumit. Il fallait dire que l'offre était alléchante, pour un employé de sa trempe. Le détective lui proposait ses services dans le plus grand anonymat, la plus grande discrétion, sans rien demander en échange – du moins, pour le moment. Une chance de régler l'affaire sans ameuter ses patrons. Pour Thomas, le risque était grand, également. L'homme était censé rester incognito. Mais son amour des énigmes l'avait poussé à se mettre en danger pour Shiryu. Une fois de plus, son addiction au mystère le plaçait dans une position délicate. S'il advenait que sa réputation de fouineur se répande à travers le complexe, sa cible risquait fort de fuit, la queue entre les jambes. À l'inverse, s'il parvenait à se faire un allié en la personne du rouquin, il aurait sans nul doute plus de chances de retrouver celui qu'il cherchait. Le bouche à oreilles rapportait gros. Il fut donc convenu que Thomas irait déposer ses affaires dans sa suite avant de retrouver le cuistot ici-même, pour se lancer dans une nouvelle enquête. Chose qui n'était pas pour lui déplaire. Le détective se voyait mal prospecter avec ses valises sur le dos. Shiryu fit beaucoup plus, en l'invitant à le suivre jusqu'à la réception. Histoire d'éviter qu'il ne s'égare encore en route. Ce fut avec un ravissement non dissimulé que le touriste fit la connaissance de la secrétaire et de ses incroyables atouts.

Une heure plus tard...

Le vacancier fut au rendez-vous comme convenu. Ayant profité du temps qui lui était imparti pour défaire ses valises, prendre une douche et casser la croûte, Thomas était désormais prêt à entamer une nouvelle aventure. Il avait été stupéfait par la suite qui lui avait été réservée. De toute sa vie, il n'avait jamais eu le privilège de posséder un si bel appartement. C'était presque trop, pour un homme aussi simple qu'il l'était. Bah, il n'allait tout de même pas se plaindre d'avoir été autant gâté par son mystérieux employeur ! Mais il devait faire attention. Il pourrait bien prendre goût au luxe et au confort s'il y demeurait trop longtemps. Le voyageur avait également appris qu'il lui était possible de bénéficier de tous les services du complexe. Jacuzzi, sauna, massages,... À croire que son mandataire ne souhaitait pas qu'il retrouve sa cible trop rapidement ! À moins que tout cela ne soit qu'un test, dans le but de vérifier qu'il était aussi compétent qu'il le disait, qu'il était capable de travailler, même entouré par l'oisiveté. Thomas n'aurait pu dire, n'ayant eu le plaisir de rencontrer son boss. Même les brefs échanges par mail qu'ils avaient eu n'avaient rien laissé transparaître de sa véritable personnalité. Diantre, en y repensant, le détective ne serait pas contre une petite investigation sur son employeur. En outre, cela pourrait l'aider à y voir plus clair dans l'affaire Otani.

Shiryu et Mamoru, le malheureux apprenti, étaient déjà sur place. L'on imaginait bien qu'ils avaient dû commencer l'enquête sans lui. De quoi s'agissait-il, d'ailleurs ? Le touriste avait perçu quelques bribes de leur houleuse conversation, à son arrivée au complexe, mais personne n'avait encore pris la peine de lui expliquer quel était réellement le problème. Ainsi, tous deux seraient les premiers témoins qu'il engagerait. Son appareil photo en bandoulière, sur le côté, son dictaphone dans la poche de son pantalon, l'homme dégaina le carnet qui l'accompagnait dans chacune de ses quêtes de la vérité et s'approcha des deux zigotos. "Hola les jeunes ! Me voici fin prêt à vous offrir mon aide. Mais, avant toute chose, je tiens à ce que vous me fassiez la promesse de votre discrétion sur cette affaire. Soyons clairs, Thomas Leblond ne vous a jamais aidé en quoi que ce soit." Une fois leur parole obtenue, le détective prit son carnet à la première page blanche disponible et se tourna vers Shiryu. "Bien, je vous ai proposé mon aide, mais il me faudrait tout d'abord savoir sur quoi nous allons enquêter. Quel est donc le problème ?" Tandis qu'on lui faisait un résumé de la situation, il nota toute information importante dans son recueil à investigations. "Parfait. Une disparition de pastèques, ce peut être le fait d'un voleur affamé, ou d'une personne qui cherche à nuire à l'un des membres du personnel de cuisine. Il y a aussi la possibilité d'une mauvaise farce. Puis-je voir votre potager ? J'aimerais également que vous m'indiquiez si vous avez, l'un ou l'autre des ennemis au sein du complexe et si, hormis vous, quelqu'un d'autre a accès au potager."

Alors qu'ils partaient tous trois en direction de l'enclos à fruits et légumes, le Français, dont le sérieux et l'intelligence, une fois en fonction, n'avaient rien à envier à ceux de Sherlock Holmes, ajouta une dernière question : "Ce genre d'affaire s'est-il déjà produit au complexe ?"
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Shiryu Hyuga
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Lun 19 Oct 2015 - 11:39
Shiryu Hyuga
La réceptionniste prit immédiatement en charge le nouveau client, avec le même sourire accueillant qu'elle réservait à tout le monde. Celui-ci était toujours un soupçon plus aguicheur avec les hommes ; Thomas n'échappa pas à la règle. Shiryu en profita pour les laisser officier ; il s'en retourna au parc. Le touriste et le cuisinier se retrouveraient à cet endroit dans une heure. L'attente serait interminable, il devait s'occuper. Attendre aux fourneaux reviendrait à ruminer cette malheureuse affaire. Comment se changer les idées ? Il piétinait et rien ne lui venait à l'esprit. Mamoru, quant à lui, n'avait pas demandé son reste. Ce temps de pause nécessaire à l'installation du Sherlock blond l'éloignait considérablement de Monsieur Colère.

Le rouquin se décida à prévoir plutôt que se lamenter. S'il ne bénéficierait pas de pastèques fraîches ; comment pourrait-il accommoder sa recette ? D'un pas dynamique, il se dirigea ers les caves ; il sortit un trousseau de la poche de son pantalon plissé. Une fois la porte ouverte, il tâtonna contre la paroi et débusqua l'interrupteur qu'il actionna.
La lumière fut, plus intimiste qu'éclairante. Certains aliment n'appréciaient pas les lueurs vives, en particulier le bon vin, classé dans des alvéoles de bois selon la couleur et le millésime. Certaines denrées, notamment les pommes de terre, germaient à une vitesse ingérable, les rendant impropres à la consommation. Des déshumidificateurs reposaient aux angles de la pièce, dans le même objectif de préservation. Non pas que la pièce soit humide à cause de sa situation en sous-sol : elle avait été étudiée pour son usage lors de sa fondation. Mais aucun employé ne souhaitait prendre le risque de trouver une nourriture gâtée et de ne pas pouvoir satisfaire les clients en temps et heure.
Shiryu inventoriait tous les trésors de la réserve, mais hélas rien n'alimentait son inspiration. Trop agacé pour trouver un quelconque substitut, il remonta à la clarté du jour, et retourna au point de rendez-vous.

Contrarié, ruminant sa rage, le jeune homme retrouva Mamoru, à qui il adressa un regard aussi noir que des abysses, puis invita Monsieur Leblond à les suivre. Mais avant qu'il n'entamèrent leur marche, le client leur posa quelques questions. Par peur, et par respect de la hiérarchie, le marmiton laissa le rouquin prendre les devants.

- Je n'ai pas envie, mon non plus que cela se sache. Autant pour la carrière de Mamoru que pour la réputation d Complexe.

En dépit de ses crises, Shiryu n'était pas une personne cruelle. Les conséquences de cette histoire ne l’égraineraient que très peu. Par contre, son collègue risquait un renvoi pur et simple. Bien qu'il ne soit pas responsable du vol, il avait omis de déclarer ce dernier dès son premier constat et commettait ainsi une erreur professionnelle. SE faire licencier ouvrait rarement des perspectives de nouvel emploi, à plus fore raison quand on a manqué à son devoir. Que Monsieur Leblond couvre cette affaire était un cadeau du ciel.

Cheminant vers le potager, les deux commis de cuisine se chargèrent de répondre aux moult interrogations de l'enquêteur.

"En ce qui concerne le potager", déclara Mamoru. "Nous sommes cinq à la posséder. Trois jardiniers, un membre de la sécurité et moi-même. Comme vous le voyez, le potager est un peu à l'écart du parc, mais chacun peut aller sans problème jusqu'à la palissade, il n'y a pas de restriction à proprement parler. Quant à des ennemis... Je ne pense pas en avoir..."

Ses yeux bifurquèrent inconsciemment vers le rouquin. Ce mouvement ne lui échappa pas ; ni son sens, d’ailleurs. Il évita une réciproque de type "regard revolver". D'un ton sombre, induit par l'obligation de s'expliquer et une certaine forme de culpabilité lucide, il s'exprima.

- Il se peut que j'ai froissé certains de mes collaborateurs. J'ai une réputation dont certains en font quotidiennement les frais. Sachant que les pastèques étaient réservées et plantées à ma demande pour une recette destinée à la grande soirée VIP, il se peut que je sois la cible de ce larcin.

Arrivé devant la porte du potager, Mamoru sortit la clé et l'introduisit dans la serrure. Le penne se souleva. Le marmiton les précéda pour les mener vers la scène du crime. Au bout de quelques mètres seulement, ils atteignaient la parcelle accueillant les cucurbitacées.

- Non, c'est la première fois que cela arrive.

Il ne restait guère sur place que les tiges et les feuilles. Soudain, Mamoru s'étrangla après un rapide coup d’œil au lopin voisin. Il porta les mains à sa tempes, menaçant de s'arracher les cheveux. Le désespoir et la surprise marquaient ses traits angoissés.

- Les courgettes ! Les aubergines ! Noooon !
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Mer 21 Oct 2015 - 2:22
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Prenant l'affaire très au sérieux, ainsi qu'il avait l'habitude de le faire lorsqu'il enquêtait, le Français nota soigneusement les indications données par les deux cuisiniers dans son carnet. La clé du potager était donc en possession de cinq membres du personnel, les seuls à avoir un accès permanent aux cultures du complexe. Ils étaient, pour Thomas, les principaux suspects. Le détective ne devait rien laisser au hasard. Il lui fallait interroger tous les potentiels témoins de l'affaire, vérifier leurs alibis et fouiner dans leur histoire pour trouver un motif à la dégradation commise. Le plus jeune des cuistots avoua ne pas se connaître d'ennemis... mis à part son supérieur – l'enquêteur le comprit bien. De ce que le Français avait pu observer, Shiryu n'avait pas l'air facile à vivre. C'était aussi ce qui participait à son charme. L'hypothèse fut confirmée lorsque le rouquin prit la parole et reconnu la possibilité d'avoir heurté sa clientèle et d'être la cible d'un vol de pastèques. Thomas prit en note le fait que les fruits fussent destinés à la recette du cuisinier pour la soirée VIP. Une précision qui éloignait Shiryu de tout soupçon. Il faudrait vraiment être tordu, ou stupide, pour se foutre soi-même dans le pétrin en dérobant les ingrédients nécessaires à son travail.

Une fois les réponses à ses questions notées dans son carnet, Thomas emboîta le pas aux deux cuistots pour découvrir le potager. Il remarqua que Mamoru utilisa sa clé pour déverrouiller l'accès aux fruits et légumes. La serrure n'avait donc pas été forcée. Le coupable faisait partie des cinq membres du personnel... ou était assez agile pour se hisser par-dessus – ou par-dessous – les palissades. N'excluant aucune piste, le Français songeait également à un animal, qui aurait pu d'introduire dans de jardin et se régaler des pastèques. À l'aide de son appareil photo, il prit néanmoins un cliché de l'entrée de la plantation qui lui servirait de pièce à conviction, par la suite. Observant jusqu'au moindre détail de ce qui l'entourait, le détective suivit les cuistots à travers les parcelles jusqu'à ce qu'ils atteignent celle où poussaient les fruits portés disparus. Thomas s'accroupit à la hauteur des tiges et feuilles restantes. Il prit l'une d'entre elle entre ses doigts et regarda autour des pieds. Pas restes de pastèque à signaler. Par conséquent, la balance penchait en faveur de la thèse du voleur, faisant partie du personnel. L'enquêteur s'apprêtait à prendre de nouvelles photos quand le jeune marmiton se mit à crier. Les courgettes et les aubergines s'étaient elles aussi évaporées.

Attiré par l'appel de détresse, Thomas se pencha sur la parcelle adjacente. Là encore, il ne restait que les tiges et les feuilles. Pas un signe des légumes. C'était comme s'ils s'étaient volatilisés par magie. Diantre, ce chapardeur était un fieffé filou ! Sans perdre de temps, le Français posa une main solide sur l'épaule de Mamoru et le secoua doucement.  "Reprenez-vous, je vous en prie ! Nous allons élucider ensemble ce mystère." Le commis de cuisine semblait à présent beaucoup moins suspect à ses yeux. Sa surprise et sa frayeur paraissaient sincères. Mais il n'échapperait pas à une série de questions, une fois que le détective aurait prit les clichés du potager qui l'intéressaient. Ces quelques minutes de photographie permettraient aux deux cuistots de s'expliquer – et à Thomas de les écouter, discrètement. Armé de son appareil, le Français immortalisa les pieds de courgettes et d'aubergines au même titre que ceux de pastèques. Il prit également trois vues d'ensemble du potager, depuis des positions différentes puis revint auprès de Shiryu et Mamoru, prêt à les interroger. Il se lancerait ensuite dans une fouille complète des lieux, à la recherche d'indices. Traces de pas, autres produits manquant à l'appel, objet laissé tombé par le voleur... Tout ce qui sortirait de l'ordinaire lui serait utile.

"Je tiens à ce que l'on écarte tout soupçon entre nous. Il est clair que les courgettes et les aubergines ont disparu durant l'heure où je vous ai laissé. Dîtes-moi ce que vous avez, fait, tous les deux, pendant que je m'installais dans ma suite. J'aimerais également savoir à quand remonte, précisément, votre découverte de la disparition des pastèques, Mamoru. Donnez-moi une heure, à la minute près, si vous en êtes capable." Tout en notant les informations utiles sur son calepin, le détective poursuivit son investigation. "Où se trouvent les quatre autres membres du personnel ayant la clé du potager, en ce moment-même ? Quels sont leurs noms, je vous prie ? Savez-vous s'il me serait possible de les rencontrer, en toute discrétion, cela va de soit ?" Thomas se tourna vers Shiryu, en particulier. "Êtes-vous en bons termes avec eux, monsieur Hyuga ? Pensez-vous qu'ils seraient capables d'un tel délit ?" Thomas jubilait. Bien que son enquête se résume à retrouver un voleur de légumes, il était complètement dans son élément lorsqu'il enfilait sa casquette de détective. "Bien. Je vous demanderai, maintenant, à tous les deux, de faire le tour du potager avec moi pour constater qu'il ne manque rien d'autre et m'aider à repérer un quelconque indice. Vous connaissez mieux les lieux que moi, alors faîtes-moi signe si vous remarquez un changement inhabituel."

Le Français lança le mouvement en retournant inspecter de plus près les plans de pastèques, de courgettes et d'aubergines, vides. Il espérait pouvoir trouver une pièce à conviction qui le mettrait sur la voie de la vérité.
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Shiryu Hyuga
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Ven 30 Oct 2015 - 13:36
Shiryu Hyuga
Mamoru et Shiryu se statufiaient devant ce spectacle. Les aubergines et les courgettes aux abonnés absents. Le cuisinier crut que Mamoru défaillait, il se plaça derrière lui pour surveiller une quelconque chute. A leur côté, le détective le confortait d'une imposition de la main, avant d'arroser le potager de flash de photographie, immortalisant numériquement la scène de crime.

Désespéré, le marmiton se tourna vers le coq, les larmes yeux yeux. Son innocence était indéniable. Peiné pour lui, Shiryu se substitua à lui : le garçon anticipait un avenir sombre. Conspué par sa hiérarchie, renvoyé sans recommandation. Il porterait sur ses épaules, une suspicion de vol, trouver un nouvel emploi se compliquait progressivement. Shiryu esquissa un geste étonnant. Il serra son collègue dans ses bras.

- Chut... Calme-toi. Monsieur Thomas va trouver le coupable et tout rentrera dans l'ordre.

- Je vais me faire virer..." pleurait l'autre.

Peiné pour le gâte-sauce, le rouquin surveillait les alentours, à la recherche d'une incohérence, sans rien distinguer. L'enquêteur revint vers eux, et résuma ses premières constatations. Soucieux de repousser tout soupçons des deux hommes. Il débuta une série de question.
Tout tremblant, le commis relata ses déplacements et ses souvenirs : bien que choqué par le drame qui le touchait. Le cuisinier l'encouragea à répondre.

- Monsieur Leblond nous offre son aide, il va régler cette affaire avec discrétion. Remets-toi, confie-toi. Tu vas t'en sortir.

Il prit les devants pour montrer l'exemple. Faisant face au barbu blond, il témoigna.

- Tout de suite après vous avoir laissé à l'accueil, je me suis rendu dans la réserve ; on y stocke tous les aliments non frais et les bouteilles. Je vérifiais si je pouvais recomposer mon menu avec nos fournitures actuelles, sans pastèque. Je suis remonté à l'approche de notre rendez-vous, et j'ai retrouvé Mamoru.

Ce dernier se rassérénait devant l'empathie de Shiryu, moins dragon à distance de sa tanière. Sa voix gagna en assurance, et les couleurs se répandirent à nouveau sur son visage.

- Je... Je suis allé dans la salle du personnel... Pour boire un coup... J'ai bu un  café et ensuite Yona-san, la prof d'art plastique, est entrée. On a discuté, j'ai rien dit sur l'affaire, promis ! Et je suis revenu à l'heure. Pour les pastèques, la première que j'ai constaté... C'était lundi dernier. Le jardinier a dit n'avoir rien vu, mais moi, j'ai bien constaté qu'il manquait une toute petite. Verte encore, donc immangeable. Puis rien de neuf jusqu'à hier après-midi. J'en ai parlé avec les autres employés de cuisine. Les jardiniers sont actuellement en train de s'occuper des massifs de fleurs. Je les ai vu de la fenêtre. Quant à l'agent de sécurité, on le surnomme le Maître des clés. Il possède tous les doubles du Complexe. Comme il est assez âgé, il travaille souvent dans le local de surveillance du parking.  

Le rouquin prit le relais et donna les quatre noms.

- Je compte sur vous pour ne pas ébruiter cette histoire. Pour ma part, je ne les connais pas plus que cela. Mamoru a plus de contact que moi. Je ne suis qu'une silhouette qu'ils croisent dans les couloirs.

Le trio reprit sa marche. Le valet de cuisine, inquiet, guettait.

" Tout de même, les légumes ne peuvent pas disparaître comme par magie, Abracadabra !" s'énerva Shiryu. " Par contre, à moins de me tromper, je ne suis pas la cible du vol. Le second cuisinier en chef devait préparer un chutney de courgettes et un caviar d'aubergine, toujours pour cette même soirée VIP. Pour les toasts en apéritif. "

Obnubilé par ses pensées, il passa à côté de traces de pas dans la boue, à moitié cachées par des plants de basilic.
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Dim 1 Nov 2015 - 17:00
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Thomas recueillit les témoignages de Shiryu et de Mamoru avec attention, laissant au premier le soin de s'occuper de rassurer le second – étrange revirement dans l'attitude du rouquin. Il n'était pas là pour ramasser les pots cassés mais bien pour réussir à percer le mystère des fruits et légumes disparus. Les aveux des deux cuisiniers les innocentèrent ; du moins, il allait falloir vérifier les alibis avant de crier victoire, néanmoins, chacun avait l'air sincère et soucieux de résoudre l'affaire au plus vite. Ainsi, l'un comme l'autre, les cuistots descendirent désormais en bas de la liste des suspects du Français qui partait à présent sur la piste d'un voleur affamé ou d'une vengeance. "Fort bien ! Je me permettrai de vérifier vos dires, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. Toutefois, concentrons-nous d'abord sur le potager." Satisfait de constater que le plus jeune des marmitons reprenait confiance, il ajouta : "Ne perdez pas espoir, aucun mystère ne peut me résister ! Ha ha !" C'était une façon pour lui de leur montrer qu'il n'avait pas un cœur de pierre et également de se faire légèrement mousser. L'on ne perdait rien à se mettre en valeur lorsqu'il était possible de le faire. D'ailleurs, le détective ne mentait pas quand il affirmait être un as dans son domaine. Son intellect lui permettait de venir à bout de toutes les enquêtes qu'on lui refilait. Il avait seulement du mal à tomber sur les bonnes affaires, celles qui lui permettraient d'accroître sa renommé dans l'univers de l'investigation.

Mamoru précisa qu'il avait déjà constaté une disparition de pastèque pas mûre, le lundi précédent, en avait parlé à ses collègues, mais que personne n'avait réagi. Il détailla ensuite le listing des personnes qui possédaient la clé du potager. Le plus simple serait d'aller directement parler aux jardiniers et de trouver ensuite ce fameux "Maître des clés". "Parfait, merci pour ces précisions. Nous irons trouver les jardiniers dès que nous aurons fini d'inspecter le potager. Il est possible qu'ils aient vu quelque chose puisqu'ils travaillent aussi dans le parc. Ne vous en faites pas pour ce qui est de ne pas ébruiter l'histoire. Je tiens aussi à rester discret." Alors que le détective se penchait sur un plan de salades, ce fut au tour de Shiryu de lui apporter des éléments supplémentaires à l'enquête. Selon le rouquin, il ne pouvait pas être la cible du vol – ou de la disparition – car les courgettes et aubergines étaient destinées à la recette de l'un de ses collègues. Ainsi, s'il s'agissait bel et bien d'un larcin avec but de se venger, le coupable visait plus haut. En sabotant la soirée VIP, c'était la réputation de la direction du complexe qui serait mise à mal. Néanmoins, il ne fallait pas oublier la thèse d'un vol sans intention de nuire. "Je vois. Alors si l'hypothèse de représailles se confirme, c'est votre supérieur qui doit en être la cible. À moins que le criminel ne soit animé que par un simple gros appétit." Thomas avait décidé de faire part de ses réflexions aux deux cuistots, afin de les faire également cogiter. Il souhaitait avoir leur opinion sur la suite de l'investigation et ses pensées, retranscrites à voix haute, pourrait leur donner des idées auxquelles il n'aurait pas songé, puisqu'ayant un regard différent sur l'affaire.

Tout à coup, le détective remarqua les traces de pas aux pieds de Shiryu. "Stooop !" s'écria-t-il. "Ne bougez plus ! Nous avons là un indice de taille !" Le Français se pencha au-dessus de la marque dans la terre. À l'aide de son appareil, il la photographia. C'était une superbe pièce à conviction ! Thomas inspecta ensuite la trace et jeta un coup d'oeil aux chaussures respectives des deux cuisiniers. Il se rendit rapidement compte que ni les empreintes du rouquin, ni celles du second, ne correspondaient à la marque, et il ne pouvait pas s'agir de ses pas. Il avait les pieds beaucoup trop grands. "Cette empreinte n'est pas l'une des nôtres. Voyez vous-mêmes ! La marque est encore fraîche. Elle doit remonter au laps de temps durant lequel nous nous sommes séparés, avant l'heure de notre rendez-vous. À tout hasard, vous ne reconnaîtriez-pas ces traces de chaussures ?" L'empreinte était striée, ce qui indiquait comment était faite la chaussure du potentiel voleur, en-dessous. Elle était de taille moyenne, ni trop grande, ni trop petite. Cependant, elle était plutôt large. Le criminel devait donc avoir les pieds épais. Thomas s'attarda à inspecter le plan de basilic. La plante n'avait pas été détériorée, mais celle d'à côté, un jeune citronnier en pleine croissance, l'avait été. L'une de ses branches était cassée. Au bout du moignon restant, se trouvait un morceau de tissu, noir, à carreaux bleus.

"Un jardinier, ou un gardien, aux chaussures larges et striées et vêtu de noir, avec des carreaux bleus, qui vole des pastèques, des aubergines, des courgettes et des citrons... J'ai comme l'impression qu'on se fout de ma gueule..." maugréa le Français en se tournant vers les deux marmitons. "Ce tissu vous dit-il également quelque chose ?" demanda-t-il, en désignant du doigt la branche où l'indice était resté accroché. Il y avait une piste que Thomas n'avait pas encore exploitée... celle d'un coup monté contre lui. Il était tout à fait possible qu'Hideki Otani se cache sous l'un des deux visages des cuisiniers, ait été mis au courant de sa venue et le fasse tourner en bourrique. Ou pire, que son employeur soit à l'origine de cette mauvaise farce... Non, c'était tomber dans l'extrême. Les deux affaires ne pouvaient être liées. L'enquêteur prit un cliché du tissu, accroché sur son moignon végétal, avant de se saisir de la pièce à conviction, à l'aide d'un mouchoir, de l'envelopper dedans et de le fourrer dans sa poche de pantalon. Cela pourrait lui être utile, plus tard, pour confondre le voleur. Le Français laissa les cuistots terminer le tour du potager, pendant qu'il rassemblait les indices dans sa tête. Certes, comme l'avait dit Shiryu, les fruits et légumes ne pouvaient pas disparaître tous seuls. Il y avait forcément un coupable ! Tiens, en y réfléchissant, ce criminel devait bien planquer son butin quelque part. En une heure, s'il avait eu le temps de pénétrer dans le potager, de dérober pastèques et compagnie, et de cacher le tout, sa cachette ne devait pas être trop éloignée d'ici. C'était aussi une piste à suivre. Le détective attendit que Shiryu et Mamoru l'interpellent pour écouter leur compte-rendu et ajouter de la matière à son enquête. "Alors, quel est le verdict ?"
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Shiryu Hyuga
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Dim 8 Nov 2015 - 19:47
Shiryu Hyuga
Shiryu se montrait sceptique ; mais l'assurance de Monsieur Leblond se communiquait à son entourage aussi sûrement qu'un virus. Ce coupable serait débusqué, aucun doute sur ce point ! Au moins aurait-il la satisfaction de le voir arrêté et puni pour son acte... A défaut d'être dédommagés. Certes, les cuisiniers bafoués pouvaient fort bien passer une commande aux primeurs de l'île ; par voie de conséquence : perte de temps, d’argent, sans assurance de retrouver la même variété, si appropriée à la recette initiale. Le détail paraîtrait ridicule aux yeux d'un néophyte, moins à un professionnel soucieux de son résultat.

Un cri alerta le rouquin qui se figea, puis pivota vers le détective. Intrigue, il examina la trace, dissimulée par les plantes. Il n'avait rien vu ! Admiratif devant le savoir - faire de l'étranger, il prêta l'oreille à ses déductions.

Cette empreinte disculpait provisoirement les les deux commis. Ils n'étaient en rien responsables de l'action directe ; ils pouvaient avoir commandité ou s'être rendus complices, d'une façon ou d'une autre. Ni Mamoru, ni Shiryu ne reconnurent la semelle imprimée dans la boue.

"- Je penserai à l'avenir à inventorier le dessous des semelles de mes collègues", railla le garçon aux cheveux de feu.

L'enquête progressait à grands pas - jeu de mot. Un tissu déchiré pendait à la branche massacrée du petit citronnier. Le japonais eut un haut-le-cœur. L'arbrisseau était encore jeune, et produisait des citrons à la rare saveur. Une fois de plus, l'indice ne lui parla pas. Shiryu rencontrait rarement les gens incriminés. Les employés de cuisine portaient des uniformes. Frustré, il lâcha une hypothèse farfelue qu'il regretta immédiatement :" Et si c'était un fétichiste de cucurbitacées ? ". Mamoru rectifia : " L'aubergine est une solanacée, bien que sa forme voisine des cucurbitacées induise souvent en erreur. "

L'idée retomba à plat, et le coq, désespéré, ne quittait pas les yeux des maigres indices récoltés jusqu'à présent. Qui, et pourquoi ? Le pourquoi pouvant conduire au qui, il résuma mentalement les faits.

Depuis quelques jours, des pastèques, puis des aubergines et des courgettes avaient disparu. Tous se destinaient à la soirée VIP à venir. Le coupable ne s'introduisait pas par le portail du potager : il escaladait la palissade. Il avait laissé une trace de chaussure et un morceau de chemise, qui orientait plus en faveur d'un coupable masculin que féminin. A moins d'une dame peu féminine (genre camionneuse) ou se déguisant pour tromper l'ennemi.
Qu'apportait le vol de légumes : envie de nuire à un employé du complexe ou un complexe lui-même ? Personnes affamées en quête de nourriture gratuite et accessible ?
Plus les idées affluaient, moins Shiryu s'y retrouvait. Il réalisait son impuissance avec horreur, ce qui amplifia son courroux.

- Très sincèrement, je ne connais personne portant une telle chemise. Mes collègues en cuisine portent tous des blouses blanches et les serveurs revêtent un uniforme. Je croise rarement d'autres membres de l'équipe du Complexe. Quant aux touristes, il y en a tellement que retenir la moindre chose relève de l'impossible.


Le marmiton prit la parole.

- Je donne moi-aussi ma langue au chat. A part un déguisement, aucune des personnes possédant la clé du potager ne porte ce genre de vêtement. Pas à ma connaissance. Par contre, l'un des jardiniers a le pied large. Mais il a la clé, alors pourquoi enjamber la palissade, au risque de se faire attraper. Sans parler du poids du larcin ! Les pastèques étaient magnifiques, mais lourdes !
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Jeu 24 Déc 2015 - 1:19
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Cette affaire n'avait ni queue ni tête, les deux cuisiniers se faisaient d'ailleurs un plaisir de le rappeler plus ou moins implicitement au détective. Malgré tous les indices trouvés, l'enquête pataugeait. Il y avait trop d'incohérences. L'intelligence du Français était mise à mal par la stupidité de la situation. Il n'en voyait pas le bout et n'était pas aidé par les témoignages des marmitons qui ne faisaient que l'embrouiller un peu plus, le perdre dans les limbes du mystère. Pourtant, Thomas ne s'avoua toujours pas vaincu. Il en fallait beaucoup plus pour le décourager. Une fois, il avait même suivi un homme jusque dans les chiottes miteuses d'une station service pour le prendre en photo avec sa maîtresse et le dénoncer à sa femme dans le but d'empocher un bon pécule. Parfait, ils avaient fait le tour du potager et il n'y avait pas d'autres indices laissés par le voleur. Maintenant, il leur restait à inspecter le parc aux alentours. Comme l'avait souligné Mamoru, les pastèques étaient lourdes. Le chapardeur n'avait donc pas pu cacher son butin très loin. "Nous allons commencer par regarder autour du potager, prévenez-moi si vous voyez quoi que ce soit d'anormal." Le détective chuchota discrètement au jeune cuistot de ne pas refermer à clef le potager. Il s'écarta ensuite du groupe et commença à regarder dans les massifs les plus proches. Il ne trouva pas de trace de cucurbitacées, ni de solanacées, mais tomba sur une vieille capote – par chance – encore emballée.

Il marqua une pause pour regarder autour de lui. Deux jardiniers s'occupaient de fleurs, à une dizaine de mètres. Il irait les interroger quand il aurait reprit son souffle. Le voyage l'avait épuisé, semblait-il. Son intellect commençait à avoir quelques faiblesses qu'une bonne inspiration chasserait. Une pensée pour Max et Gabriel, également. Ses enfants devaient être à l'école, pendant qu'il cherchait à résoudre le mystère de la disparition des fruits et légumes. Ils étaient plus studieux que lui, comme l'était Sarah. Le détective respira profondément. Lorsque tout cela serait fini, il irait se faire une bonne sieste, comme un bon Français. Le touriste avança l'air de rien jusqu'au massif qu'étaient en train d'entretenir les deux jardiniers. "Dîtes-moi, messieurs, excusez-moi de vous déranger mais je cherche mon ami, une chemise à carreaux, de grands pieds... Vous ne l'auriez pas vu passer ?" La réponse fut négative, bien que l'un des deux jardiniers marqua une hésitation au moment de répondre. "Ah, et vous savez si on peut entrer dans le potager ? Parce qu'il m'a dit de l'y rejoindre. Mais je pensais devoir l'attendre dehors." Cette fois-ci, la réponse fut satisfaisante. Les jardiniers supposèrent que l'on pouvait entrer dans le refuge des fruits et légumes car ils avaient vu quelqu'un y pénétrer, il n'y a pas longtemps. La question était : en était-il ressorti ? Les deux employés ne surent lui répondre sur ce point. Thomas venait de faire un bond en avant dans son enquête. Il sentait qu'il approchait du but.

Le Français fit signe, de loin, aux marmitons. Il fallait qu'ils se rejoignent afin qu'il puisse leur faire part de ses découvertes. Le détective était également curieux de savoir s'ils avaient appris quelque chose, de leur côté. "Alors voilà, les jardiniers, là-bas, ont vu quelqu'un entrer dans le potager durant l'heure où nous nous sommes séparés. Mais ils n'ont su me dire si cette personne était ressortie. Il doit y avoir un autre passage permettant de quitter le potager." Ce n'était pas une théorie infaillible, néanmoins c'était la seule qu'il avait pour l'instant. Il fallait retourner dans le potager et l'inspecter encore plus minutieusement. En parlant du potager, la porte était désormais légèrement entrouverte... "Mamoru, tu as bien fermé la porte tout à l'heure, mais sans la verrouiller ?" Le Français montra discrètement l’entrebâillement aux cuisiniers. Le voleur avait-il essayé de revenir ? Ou bien de sortir... "On va l'avoir, venez avec moi." Thomas entra de nouveau dans le potager. Il fit signe à Shiryu de sa placer sur sa gauche et à Mamoru d'aller sur la droite, après avoir verrouillé l'accès. "Cherchez un passage, quel qu'il soit, un trou ou une fissure anormale..." dit-il à voix basse, pour ne pas être entendu par une personne extérieure au groupe. "Il doit forcément se cacher ici, sous nos yeux." S'il était vraiment à l'intérieur du potager en ce moment-même, le voleur était fait comme un rat.
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Shiryu Hyuga
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Lun 18 Jan 2016 - 22:33
Shiryu Hyuga
Shiryu enrageait, l'affaire s'engluait, sans aucune issue visible. Qui pourrait bien trouver de l’intérêt à voler des pastèques ? Par nuisance, vengeance, appétit, gourmandise ? L'enquêteur lui-même réfléchissait sans conviction, perplexe devant tant d'aberration. L'instinct du cuisinier le poussait à voir auprès des touristes ; jamais un de ses collègues ne commettrait un tel acte ! Il ignorait sa propre naïveté, hélas.
Le potager n'apportait aucun nouvel indice, du moins à première vue pour le jeune homme. Celui-ci s'interrogeait sur la suite des opérations. Quelles perspectives s'offraient à lui ? Signaler le vol et les dégradations au patron, réclamer une meilleure sécurité du jardin ? Porter plainte à la police ? Mamoru serait sanctionné, c'était évident. Kyo Kazeyama trouvait toujours ce qu'il cherchait ; il punirait quiconque ternirait l'image de son entreprise, à commencer par un marmiton inattentif.

Désespérés, les deux hommes marquaient le détective à la culotte, dans l'espoir d'une bonne nouvelle. Il les menèrent à l'extérieur du potager, de l'autre côté de la clôture. Il leur intime l'ordre de la contourner et observer le moindre fait suspect. Mamoru, angoissé, partit en trombe. Shiryu entendit la consigne du touriste. Il acquiesça et débuta sa recherche. Au contraire de Mamoru,il progressait millimètre par millimètre, prêt à débusquer la moindre anomalie ; il ne trouva qu'une fourmi escaladant le bois et une écharde.
Rien de probant. Il finit par croiser son comparse, à qui il conseilla de reprendre plus lentement au lieu de courir comme un fou. A cet instant, le blond barbu les interpella. Lentement, avec grâce pour le rouquin ; déboulant comme un taureau pour le second, ils le rejoignirent, le suppliant du regard. Avait-il obtenu une information intéressante ?

Monsieur Leblond leur résuma son entretien avec les jardiniers, avant d'exposer sa théorie. Celle d'un autre passage. A part par en dessous ou par la voie aérienne, Shiryu ne voyait pas beaucoup d'options. Peut-être leur coupable était-il un hybride ? Un homme-lapin, un homme-oiseau ou un homme-taupe ? Diable ! La vision de l'homme-taupe se dessina dans son cortex, digne d'un costume de mauvaise série B. Il en trembla d'avance ; et la proposition de Thomas n'améliora pas sa répulsion. Le détective supposait la compagnie du coupable à leur côté. L'adage se vérifiait une fois de plus :"le criminel revient toujours sur les lieux du crime". Mais celui-ci s'en donnait à cour joie, sans même se montrer prudent, il ne s'attardait pas encore deux passages. Tant mieux pour les victimes bafouées... Elles sauront bientôt le fin mot de l'histoire.
Prêtant une oreille attentive aux recommandations du client, Shiryu se posta exactement à l'emplacement désigné et veilla au grain.

Son humeur balançait entre peur et excitation. Attraper un bandit lui rappelait toutes ces fictions dans lesquels il s'évadait. Mais l’événement de l'autre nuit calmait ses ardeurs aventurières ; la réalité ne possédait pas le même confort que les récits. Elle confrontait à la rencontre, la violence qui touchait plus que l'esprit. Au moins, Shiryu n'était pas seul. Mamoru guettait sur son propre section. Monsieur Leblond en personne se tenait prêt à attaquer. Et pourtant, un seul être manquait pour se sentir pleinement à l'abri...
Alors que ses pensées s'envolaient vers une certaine chauve-souris, une ombre apparut à deux pas de lui, le faisant sursauter. Shiryu sursauta et se mit à crier à plein poumons.

- Là !!! Làààààà !

Ses jambes se figèrent soudain ; il était incapable de poursuivre l'intrus. Pourvu que le détective se débrouille mieux que lui... L'ombre était grande et massive, et elle rappela aussitôt les dockers qui l'avaient arnaqués, sur le port. Non pas qu'il s'agisse d'eux, la coïncidence serait extraordinaire. Mais le gabarit y ressemblait fortement et expliquait la taille des empreintes de chaussure.
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Jeu 25 Fév 2016 - 14:48
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À peine les trois hommes se furent-ils positionnés dans le potager que le séduisant rouquin poussa un cri digne des plus grands saïyens. Thomas eut à peine le temps de tourner la tête qu'une silhouette bondit en direction de la sortie du jardin à légumes. Ni une ni deux, le détective s'élança à sa poursuite. Le Français n'avait pas pour habitude de laisser filer une proie, en particulier si celle-ci lui permettait de résoudre une enquête. Certes, il n'était pas aussi rapide que Flash Gordon, mais il était plus endurant que bon nombre de ceux qu'il avait déjà pourchassés. Car oui, il lui était déjà arrivé de courir après d'autres lorsque ces derniers craignaient qu'il ne leur tombe dessus. Toutefois, il ne pratiquait ce genre de chasse à l'homme que dans le cadre de son métier, ou dans celui d'une partie de jeu avec ses garçons. Thomas parvint à agripper le voleur de pastèques par la manche de sa veste. Néanmoins, le criminel parvint à se glisser in extremis hors du potager, en retirant promptement le vêtement, le laissant en souvenir au détective. Il en fallait plus à notre touriste pour s'avouer vaincu. Sans marquer aucune pause, le Français lui colla au train. Il cavalait, le bougre ! Le vacancier fit appel à toutes ses forces. Il ne devait pas le laisser prendre de l'avance, encore moins lui filer entre les doigts. Le moindre témoin, le moindre ébruitement et l'affaire, et les deux cuistots en subiraient les conséquences. En particulier Mamoru.

Le cadet des cuisiniers, bien qu'il soit plus âgé que Max et Gabriel, rappelait ses fils à l'enquêteur, ou, du moins, lui remémorait le sentiment de père protecteur. Thomas avait toujours eu un faible pour la défense des faibles et des âmes démunies. Ainsi, il se sentait comme investi de la mission de veiller sur les arrières du jeune homme et de sauvegarder son avenir professionnel. S'il échouait à capturer le voleur, il ne pourrait plus se regarder dans un miroir, ni se vanter d'être le paladin du monde. Sans parler de la réputation d'excellent détective, qu'il se devait d'entretenir, pour le bien de sa principale mission : retrouver Hideki Otani. Poussé par la hargne et la détermination, le Français parvint à se rapprocher dangereusement du criminel. Il fit un bond de géant et sauta droit sur le fugitif, atterrissant brutalement sur lui, tel le menhir d'Obélix sur les Romains. Avec un tel roc sur le dos, il fut impossible au voleur de s'échapper à nouveau. "Maintenant, je te conseille de me suivre sans faire d'histoires, si tu ne veux pas avoir plus de problèmes que tu n'en as déjà." Le Français se releva et laissa sa proie en faire autant, mais sans la lâcher. Il jubilait intérieurement, bien qu'il n'en montrât aucun signe extérieur. Jetant un oeil autour de lui, Thomas vérifia que personne n'ait été témoin de la scène. Il avait eu de la chance. Le peu de gens qui aurait pu voir l'action était trop occupé pour se soucier de Tom et Jerry. L'un comme l'autre, ne souhaitant pas être remarqué, étaient restés aussi discrets que possible.

De retour au potager, avec le voleur, notre détective fit s'agenouiller celui-ci dans la terre, pour qu'il ne lui prenne plus l'envie de fuir, et s'attarda à le dévisager. C'était un grand gaillard, avec d'immenses panards, et des paluches qui n'avaient rien à leur envier. "Vingt dieux, mais nous avons affaire à un véritable colosse !" ne put s'empêcher de s'exclamer le Français, avant de poursuivre son observation. L'homme était approximativement âgé de vingt-cinq ans. Il avait le regard sombre, le nez aquilin, et les lèvres charnues. Son crâne, plutôt ovale, était surmonté d'une tignasse brune mal peignée. Thomas remarqua également une cicatrice sur son arcade sourcilière droite, signe qu'il se l'était déjà fracturée. Un véritable bad boy ! Étant récemment arrivé au complexe, le Français était dans l'incapacité de reconnaître le voleur. Toutefois, il était probable que ce ne fût pas le cas des cuistots, qui, eux, travaillaient ici. La tâche leur revenait donc d'identifier l'individu. "Est-ce que vous le connaissez ?" Quelle que fût la réponse de Shiryu et de Mamoru, il restait encore une question cruciale à poser pour conclure l'enquête et résoudre enfin le mystère des pastèques disparues. "Comment, et pourquoi, avez-vous fait ça ?" demanda le détective au criminel. La vérité, il n'y avait qu'elle qui comptait vraiment. Elle lui avait coûté son mariage et continuait de le poursuivre.

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Shiryu Hyuga
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Ven 18 Mar 2016 - 19:48
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Shiryu fut tenté, quelques secondes seulement, de venir en aide au détective. Cependant, il sut très vite qu'il ne parviendrait  à rien. Monsieur Leblond, plus réactif, était déjà loin et coursait à grandes enjambées un escogriffe particulièrement véloce. De plus, le couple effort-émotion ne fonctionnait jamais chez le jeune homme, aussitôt pris de vertige. Comme sur le port, lors de ce soir mouvementé. Ainsi, il assista de loin à la poursuite, en croisant les doigts, tandis que Mamoru, le souffle court, s'apprêtait à appeler la sécurité. Quand le rouquin s'en aperçut, Shiryu le stoppa d'un geste.

- Si tu fais ça, tu vas tuer dans l’œuf tout le travail de Leblond-san à te préserver. Fais-lui confiance et attends.

Le touriste ne lâchait pas le morceau. Bientôt les mètres cédèrent leur place aux centimètres, puis aux millimètres grâce à un bond. Le détective mit fit au suspense et plaqua le fuyard à terre. Le responsable du potager leva un bras vers le ciel en criant "Yatta !", alors que le cuisinier surveillait la scène à distance.

Le duo essoufflait chemina péniblement en direction des employés. Ils purent ainsi découvrir les traits du voleur. Un géant digne du Lennie de Steinbeck, l'innocence en moins. Shiryu échappa un hoquet en le reconnaissant. Confirmant par ce fait qu'il était bien la cible du larcin.

- C'est vous !


Mamoru se tourna vers son supérieur, en attente d'une explication.

- Il avait commandé un plat végétarien au restaurant, avant de harceler les serveurs comme quoi on l'avait arnaqué en ne lui servant pas de viande. Il a réclamé ma présence pour que je m'explique, mais j'ai refusé en arguant que j'étais cuisinier, pas lecteur pour crétin congénital. Il a commencé à m'insulter à distance, mais je n'ai pas quitté les fourneaux. Je ne voulais pas léser mes autres clients pour un seul malandrin.

Le malandrin sus-cité se mit à protester.

- Hey, je voulais de la barbaque, moi ! C'est quoi ct' idée de ne pas met' de viande dans une assiette ! J'suis pas un p'tain de lapin !

Shiryu, furieux, se rapprocha et se positionna à quelques centimètres de lui. Il plongea le regard noir lancé de ses beaux yeux bleus dans les prunelles du coupable.

- Alors, vous n'avez pas trouvé d'autre moyen que de voler tous les légumes du potager ? Qu'en avez-vous fait, puisque vous ne les mangez pas ?

Le géant refusa de répondre et essaya de se dégager de la solide étreinte du détective. La moutarde montait au nez du jeune homme, agacé d'être entouré de brutes comme ce client indélicat ou ces marins arnaqueurs des docks. Après des années où il vivait protégé de la société réelle, il découvrait que l'humanité n'était pas composée uniquement d'agents, de stars et de fans.  
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Sam 2 Avr 2016 - 12:47
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La lumière fut faite sur le mystère lorsque le rouquin reconnut le prisonnier du Français et expliqua en quelles circonstances ils s'étaient rencontrés. Thomas comprit alors mieux ce qui avait poussé l'inconnu à voler les pastèques. Enfin, à sa place il aurait agi différemment, toutefois, il était bien placé pour connaître les aléas de la colère. La sienne avait été source de bien des conflits, au sein de sa famille et de son entourage. Toute cette histoire était loin de l'aider à se rapprocher de sa cible, Hideki Otani, mais au moins, elle était désormais terminée. Ou presque. Il ne manquait qu'un mystère à percer : où avaient atterri les cucurbitacées dérobés par le carnivore rancunier. Quand Shiryu posa la question, l'abominable homme des potagers refusa de donner une réponse et essaya de se dégager de l'emprise du détective. Cependant, le Français avait la chance d'être du genre robuste et de pouvoir endurer de nombreuses débâcles sans jamais lâcher la barre. Il maintint donc sa poigne, quoique la force physique du géant manqua de le faire basculer, et, pour éviter une autre tentative de fuite, tordit son bras dans son dos. Il lui suffisait maintenant d'exercer une légère pression sur le membre, vers le haut, pour que la douleur dissuade l'individu de s'échapper. "Mais c'est qu'il est tenace, l'asticot ! Je te conseille d'arrêter de te débattre et de répondre à la question du monsieur, si tu ne veux pas être bon pour l'hôpital le plus proche. Je ne suis pas aussi gentil que j'en ai l'air et j'aimerais pouvoir en finir afin d'aller me reposer."

Thomas avait l'habitude d'user de telles techniques d'intimidation dans le cadre de ses enquêtes. Il avait pu constater, au fil de sa carrière, que ce type de méthode se révélait efficace, même avec les esprits les moins coopératifs. En particulier quand l'intelligence de parvenait pas à les raisonner. Certaines personnes étaient hélas trop stupides pour être sensibles au pouvoir des mots. Il valait mieux user, avec elle, de force. Sous la menace, le voleurs de pastèques finit par se résigner à la défaite et accepta de révéler où il avait planqué son larcin. Il voulut d'abord montrer la fameuse cachette aux cuistots et au Français et fit un pas en avant. Néanmoins, Thomas n'avait pas confiance. Il l'immobilisa en montant légèrement son bras dans son dos et l'invita plutôt à décrire l'endroit. Il s'avéra alors que ce client mécontent n'était pas aller bien loin avec ses pastèques. Il expliqua qu'il avait creusé un trou au fond du potager, sous les plants de citrouilles, avait enterré ce qu'il avait volé là et avait bien camouflé le tout avec des feuilles. Pour le coup, le détective salua l'audace. Même lui, à l'esprit si vif, n'avait pas remarqué que quelqu'un avait retourné la terre dans l'enclos à fruits et légumes. "Mamoru, est-ce que tu peux aller vérifier ses dires, s'il-te-plaît ?" demanda le détective au plus jeune des marmitons. Il n'était pas décidé à lâcher l'individu avant que l'enquête ne soit résolu pour de bon.

Il s'avéra que le colosse ne mentit pas et que les pastèques se trouvaient bel et bien encore dans le potager. Il n'avait pas eu le temps d'aller très loin, ou peut-être n'avait-il juste pas réfléchi à ce qu'il ferait des cucurbitacées. Thomas desserra sa poigne mais ne lâcha pas complètement sa proie, ne souhaitant pas le voir se carapater avant d'avoir offert sa revanche au rouquin. "Qu'est-ce que vous compter faire de lui ?" demanda-t-il à Shiryu. Le sort du voleur était à présent entre ses mains, et le Français était curieux de savoir qu'il allait décider. Les gens l'intriguaient autant que les énigmes ; ils recelaient eux aussi de mystères à percer. C'était leur aspect insaisissable qui les rendait intéressants. Ou pas. Mais quand ils avaient un physique agréable à regarder, l'on avait envie de creuser plus loin sous la carapace. Chacun se tut, attendant le verdict du cuisinier. Quelle que fût sa réponse, le détective l'attendait avec impatience, persuadé qu'elle le surprendrait.
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Shiryu Hyuga
Shiryu Hyuga
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Lun 2 Mai 2016 - 11:33
Shiryu Hyuga
Bien que le coupable fut arrêté, il ne se laissait pas faire. Inquiet, Shiryu surveillait ses moindres mouvement. Il souffla de soulagement dès que Monsieur Leblond parvenait à le maîtriser, grâce à une technique de clé de bras. tellement efficace que le cuisinier en grimaçait de douleur pour le voleur. Ce dernier, défait, se plia sous la pression et cessa de remuer. Difficile de résister à l’emprise du touriste (détective). Il n'en était pas à sa première arrestation. Son sang-froid et les paroles qu'il choisissait asseyaient son indéniable charisme.

Sous la menace d'un écartèlement des aines, le client mal attention avoua son crime. Shiryu n'en revenait pas. Monsieur Leblond savait s'y prendre, au point d'en être inquiétant. A combien d'affaires de ce type avait-il eu affaire ? Une dizaine ? Plus ? Progressivement, le cuisinier fut pris d'admiration pour cet homme. Oh, certes, pas la fascination qu'il ressentait envers Night Knight. Mais une sorte de réjouissance enfantine, du petit garçon se retrouvant face à un héros en chair et en os. Soudainement, les cheveux blonds de l'enquêteur diffusèrent une sorte d'aura dorée autour de son enveloppe corporelle... Du Cosmos ? Perdu dans son imaginaire, le rouquin notifia seulement à cet instant le départ de Mamoru.

Lorsque le marmiton les rejoignit, il ne se montra pas radieux pour autant. Le voleur avait dissimulé, en effet, les légumes dans un trou, creusé à même le potager. Dernière provocation du carnivore à l'impudent ayant osé lui imposer un repas végétarien. Le butin enterré depuis longtemps, pour les plus anciens larcins, faisait le bonheur des asticots. Sans lien avec leurs racines, sans conservation en chambre froide, les verdures se décomposaient et retournaient à la nature sous forme d'engrais vert. Plus rien d'exploitable, en somme, pour la consommation. En conclusion, Shiryu perdait tout en dépit de ces retrouvailles.

Devant un tel constat, l'ancienne star ne resterait pas de marbre. Mamoru s'apprêtait à se couvrir les oreilles en prévision de décibels intenables. Car passé sa contemplation du messie à la barbe blonde, l'annonce du massacre précipita le jeune homme sur terre avec brutalité. Il perdait dans cette opération du temps, de l'argent ; il devait revoir une bonne partie de ses menus pour la soirée VIP en approche. La mèche avait été allumée, la dynamite exploserait sous peu.
Shiryu essayait de se contenir. Il croisa les bras, baissa la tête et se mordit les lèvres. L'investigateur attendait son verdict.
Plantant ses prunelles bleue dans celles marrons du criminel, serrant les poings cachés par ses coudes, refrénant à peine sa rage (prescriptible au ton tremblant de sa voix), il s'exprima enfin.

- Vous m'avez agressé verbalement dans le restaurant. Vous êtes entré dans une aire privée du Complexe, saccagé le travail des jardiniers et mis à mal la carrière de mon collègue ici présent. Vous avez volé de la nourriture, à présent gâtée et inutilisable, soit une perte considérable pour un restaurateur. Je vais être obligé de passer une commande à l'extérieur, donc de faire perdre de l'argent au complexe. Ou alors je vais devoir changer mes plans et retravailler pendant des heures ce qui était déjà fixé sur le papier et accepté par mon patron. Vous imaginez bien, que par la gravité de votre acte, et par respect pour toutes les personnes concernés par votre geste STUPIDE, je ne peux taire ce qu'il s'est passé. Ce qui signifie appeler la police. Néanmoins...

Il afficha un petit sourire. Diabolique.

- Néanmoins, je vais me montrer aussi mesquin que vous. Histoire de ne pas trop gâcher vos vacances, je ne porterais pas plainte. A une condition : que vous veniez manger au restaurant tous les jours, à chaque repas, à vos frais. Et que vous ne mangiez que des repas végétariens. Dans votre malheur, vous avez de la chance : je suis un excellent cuisinier, ça passera comme une lettre à la poste.


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